Entretien avec Laura TOURVIEILHE
Nous sommes heureux de célébrer la journée mondiale des femmes scientifiques avec un entretien spécial avec Laura TOURVIEILHE qui est Pharmacienne assistante spécialiste à la filière FAVA-Multi.
Question 1 : Qu’est-ce qui a déclenché votre passion pour la science ?
Je pense que mon intérêt pour la science vient de ma façon de réfléchir, assez cartésienne, et de mon goût pour la logique. Au collège et lycée, je me sentais plus à l’aise dans les matières scientifiques, surtout en physique et chimie, parce qu’elles permettent de comprendre comment fonctionne le monde autour de nous. Ensuite, je me suis intéressée aux carrières dans le domaine de la santé, car elles allient utilité concrète et innovation. C’est un secteur où les avancées sont constantes, et savoir qu’il reste tant à découvrir pour améliorer la santé des patients m’a vraiment motivée.
Question 2 : Comment avez-vous développé un intérêt pour la mRO ?
J’ai rejoint la filière de santé maladies rares FAVA-Multi en 2022 avec pour mission de faciliter l’accès aux médicaments et dispositifs médicaux pour les patients dans le cadre de l’Observatoire des Traitements. C’est dans ce contexte que j’ai développé un intérêt pour la mRO, une maladie pour laquelle, à ce jour, aucun traitement n’a encore été approuvé par les autorités de santé. Ce qui m’a particulièrement marquée, c’est la dynamique et l’engagement du réseau français de médecins et d’équipes de recherche qui travaillent activement sur cette pathologie. Grâce aux efforts conjoints de ce réseau, plusieurs options thérapeutiques prometteuses, comme le bevacizumab ou le tacrolimus local, ont pu être explorées et préconisées aux patients.
Question 3 : Quel est l’impact de votre travail sur la vie des patients atteints de la mRO ?
Jusqu’à présent, il n’y avait pas de pharmacien dans le centre de référence ni au sein de la filière, ma présence permet d’apporter une compétence supplémentaire sur les aspects liés aux médicaments. Mon rôle est de procurer un cadre réglementaire aux médicaments et dispositifs médicaux utilisés pour faciliter leur accès. Un aspect plus tangible concerne la prise en charge par l’assurance maladie. Je fournis les informations nécessaires et j’aide les médecins à demander des prises en charge exceptionnelles auprès de l’assurance maladie, en faisant le lien avec la CNAM (Caisse nationale de l’Assurance Maladie) si nécessaire, afin que les traitements soient remboursés.
Question 4 : À quelles difficultés une femme impliquée dans la science doit-elle faire face ?
En dehors de la différence de traitement entre hommes et femmes au niveau sociétal qui existe dans toutes les sphères, je n’ai pas rencontré de difficultés pour entreprendre des projets à l’hôpital ou pour trouver un poste ou un stage.
Question 5 : Quel message aimeriez-vous transmettre aux jeunes filles intéressées à devenir scientifiques ?
Je leur dirais qu’être une femme ne doit pas être une limite pour construire la carrière qui les inspire. Qu’elles peuvent avoir confiance en leurs idées, qui ont autant de valeur que celles des autres. Il est également important de faire leurs choix professionnels en accord avec leurs aspirations et ce qui compte vraiment pour elles plutôt que de se conformer aux attentes des autres.